Avis aux « pirates », Hadopi arrive! (Maj 14h15)

14h15 : Aujourd’hui, Jeudi 9 Avril 2009, la loi HADOPI a été rejetée…Yes!!!!Voir ici.

C’est dommage j’avais fais un article assez conséquent. Je le laisse donc ci-dessous, il devrait être instructif.

Je ne sais pas si vous suivez les actualités, mais une loi va être votée dans les heures voire  jours à venir.

Cette loi nous concerne tous, nous les adhérents de Nord Charente Wireless. En effet, cette loi amenée sous une très forte pression des maisons de disques, doit punir les « pirates du web ». Elle concerne toute personne ayant une connexion internet à la maison qui a téléchargé un contenu illégal : un film en Divx, un album de musique en mp3, des logiciels, des jeux pour votre dernière console…

Le fond est bon. Je ne suis pas un adepte du piratage, bien au contraire, vous avez du le comprendre depuis que vous me connaissez.

Par contre, je n’aime pas l’injustice et les incompétents.

Pourtant ces deux points sont au centre de cette nouvelle loi. Je m’explique : vous êtes coupable sans avoir été jugé. Votre dossier ne vous est pas accessible. C’est contraire aux lois Françaises…

Cette loi répondant au joli nom de HADOPI, veut punir les potentiels pirates qui ont téléchargé avec votre abonnement en coupant purement et simplement votre ligne Internet au maximum un an tout en continuant de payer. Mais un problème se pose : comment savoir qui a réellement téléchargé, comment gérer les accès sur les hot-spots, comment gérer les associations communautaires (comme Nord Charente Wireless)?

Si une personne télécharge un contenu interdit avec notre asso en outre-passant nos protections (rien n’est incontournable en informatique, on peut limiter mais rarement totalement bloquer), c’est toute l’association qui n’aura plus internet…

Cette loi est inapplicable.

Elle a été jugée contraire aux droits de l’Homme par le Parlement Européen.

Ce sont des personnes qui n’y connaissent rien, mais quand je dis rien, c’est rien! Et là, c’est très grave. Car comment instaurer une loi concernant un sujet que l’on ne maîtrise pas? Je ne sais pas…

Plusieurs vidéos à l’appui (ce ne sont pas pas des montages, c’est malheureusement la vérité).

[dailymotion x8o9h1 nolink]

Cela fait peur d’entendre et de voir cela!

Petite explication:

Il y a quelques années, pour télécharger un fichier, nous devions nous connecter sur une machine serveur, et le charger de A à Z. Avec cette méthode (client/serveur), nous pouvions savoir quel client avait téléchargé quel fichier sur quel serveur. Cette méthode avait un très gros inconvénient: la disponibilité du serveur qui héberge le fichier désiré (légal ou pas).

Le Peer to peer (p2p) est donc apparu. C’est un principe de communication informatique différent du mode client/serveur. Ce n’est pas un réseau pirate, c’est une manière de recevoir et d’envoyer des données.

Ce principe est simple: pourquoi devoir absolument télécharger sur un serveur un fichier qui a potentiellement déjà été téléchargé par d’autres personnes quelques heures (jours) avant? Le p2p est apparu, le principe est très simple. Dès que l’on commence à télécharger un fichier sur un serveur, on devient nous aussi instantanément serveur. En clair, si j’ai envie de télécharger le navigateur web Mozilla Firefox « logiciel libre, open-source et multiplateforme », je commence à télécharger le fichier… Une autre personne a le même besoin que moi, et bien elle aura le choix entre télécharger chez moi et/ou sur le serveur de base. C’est le principe du P2P qui gère cela tout seul. Gros avantage, une multitude de sources disponibles pour un même fichier, et surtout pouvoir télécharger des morceaux de mon fichier sur plusieurs serveurs différents. Donc plus de rapidité et de possibilités. Cette méthode est exponentielle : un fichier sur un serveur, ensuite un téléchargement génère un fichier sur 2 serveurs, etc, etc…

Plusieurs logiciels ont développé des protocoles basés sur ce principe: Emule, Kazaa, ShareAzaa, Bittorent…

Le problème est que ce mécanisme a été détourné de son principe de base pour devenir la source de 90% des téléchargements illégaux.

Malheureusement, bloquer ce protocole, c’est enlever la possibilité de télécharger légalement des contenus (distributions linux, des logiciels, certaines vidéo gratuites).

C’est pour cela que l’association a bloqué cette possibilité (c’est indiqué dans votre contrat).

[youtube ph6ZeEDnFmc]

Petite explication:

Qu’est ce qu’un firewall?  Une chose est certaine, Mme Albanel ne le sait pas…

Je vais essayer de vous expliquer.

Un firewall (pare-feu en français) est un logiciel qui permet de sécuriser votre connexion à Internet. Il en existe une grande quantité payants, gratuits, open-sources…

Ces logiciels fonctionnent un peu comme des loquets de porte. Un ordinateur possède plus de 65000 portes de communication. Chaque porte a une utilité: par exemple la porte 80 sert à diffuser le flux http (le web), les portes 25 et 110 la messagerie, etc. Pour fonctionner votre ordinateur doit avoir les portes nécessaires ouvertes (ou ouvrables). Mais par défaut toutes les portes disponibles sont ouvertes. C’est donc comme à la maison, avec une porte ouverte n’importe qui peut rentrer. Un firewall permet de gérer les portes de votre réseau en les fermant ou en surveillant les allez-retour. Informatiquement parlant ces portes sont appelées ports TCP et UDP.

Les routeurs fournis par l’association intègrent cette fonctionnalité. Vous êtes tous protégés par un firewall matériel.

Mme Albanel en parlait car elle considère que c’est la solution à mettre en place sur vos ordinateurs. Sauf que ses propos sont tout bonnement hallucinants. Elle mélange tout et n’importe quoi…

Qu’est ce qu’un logiciel libre?

La seule définition de logiciel libre est que le logiciel que vous voulez utiliser est fourni avec sa recette de conception. En informatique on parle de code-source. Libre à vous (ou votre entourage) de l’adapter à vos besoins. C’est le principe de la recette de cuisine que l’on partage entre amis et que l’on modifie selon nos envies et besoins. On connait les ingrédients, les outils nécessaires, les méthodes, les trucs et astuces. Pas de cachotterie. Généralement ces logiciels sont gratuits mais pas toujours.

Malheureusement, la plupart des personnes qui vont lire ces lignes n’utilise pas de logiciels libres.

Qui n’est pas sous Windows 2000, XP, Vista, Seven (levez le doigt, à part moi, la famille Petit, Jean-François, Jean-Claude, il ne doit pas y avoir grand monde).Vous n’avez pas eu le choix, nous le savons, mais il y a des solutions… Mais c’est une autre histoire.

Qui n’utilise pas Internet Explorer?

Qui n’utilise pas Word, Excel & Cie? Et bien ceux qui utilisent justement ces logiciels sont dans 95% des cas des pirateurs. Qui a acheté la licence par ordinateur pour le pack Office © ? Je veux des noms 😉 .

Et oui la plupart d’entre vous utilisez des logiciels propriétaires (inverse d’open-source): pas de code source disponible, pas d’informations concernant la manière de traiter vos données… C’est comme la recette du Coca-Cola…personne ne la connait.

Et bien Mme Albanel en parlant de firewall, cite Open-Office…pas de chance c’est une suite bureautique open-source…

Et quand elle parle d’open-source, elle cite Word,Excel, Powerpoint… pas de chance c’est propriétaire…

Par contre, elle n’a cité aucun logiciel Firewall…

10 bonnes raisons de dire NON à la loi Hadopi !
Société 2.0 –

La loi Hadopi, rebaptisée « Loi Création et Internet », prévoit de mettre en place une Haute Autorité chargée d’avertir d’abord et de sanctionner ensuite les internautes qui ne respecteraient pas les droits d’auteur sur Internet. Selon un sondage réalisé récemment par l’industrie, 74 % des Français seraient favorables à ce système de riposte graduée plutôt qu’à la loi actuelle. Numerama liste 10 raisons non exhaustives pour lesquelles il est impératif de rejeter la loi Hadopi. Piratez-les sur votre blog, sur les forums et dans vos mails !

1. Elle ne vise pas les pirates !

La loi ne sanctionne pas le fait de télécharger ou de mettre à disposition sans autorisation des oeuvres protégées par le droit d’auteur. Elle crée en fait un nouveau délit, le « fait, pour la personne titulaire d’un accès à des services de communication au public en ligne (un accès à Internet, ndlr), de ne pas veiller, de manière répétée, à ce que cet accès ne fasse pas l’objet d’une utilisation à des fins de reproduction, de représentation, de mise à disposition ou de communication au public d’oeuvres ou d’objets protégés par un droit d’auteur ou par un droit voisin sans l’autorisation des titulaires de droits lorsqu’elle est requise« . Or pour vérifier que l’abonné n’a pas « veillé » à ce que son accès ne soit pas utilisé pour pirater, la Haute Autorité ne pourra s’en remettre qu’à une seule présomption : le fait que l’accès a été en fait utilisé pour pirater. Peu importe que ça soit par l’abonné lui-même ou par ses enfants, son ex-compagne ou un voisin de passage. La loi crée donc une responsabilité du fait d’autrui qui serait une première dans le système juridique français. L’article 1384 du code civil prévoit bien la responsabilité du fait d’autrui, mais uniquement dans des cas où le tiers coupable est jugé incapable (les mineurs par exemple), ou est placé dans une situation de subordination par rapport à son responsable.

2. Elle crée une présomption irréfragable de culpabilité

La loi impose aux abonnés à Internet de protéger leur accès à Internet, par exemple en utilisant les moyens de filtrage proposés par leurs FAI, et dont la liste sera communiquée par la Haute Autorité. Mais comment un abonné qui a mis ces moyens de filtrage en place pourra-t-il prouver sa bonne foi s’il est accusé du contraire ? Comment prouver qu’à une heure donnée, un jour donné, le mécanisme de filtrage était bien activé sur l’ordinateur de l’accusé ? Ca n’est plus la présomption d’innocence qui préside, mais une présomption de culpabilité qui ne pourra en aucun cas être renversée. La loi Hadopi bafoue les droits de la défense en feignant d’ignorer que ces droits, dans les faits, ne pourront jamais être exercés.

3. Elle est déjà obsolète.

Puisqu’il n’est techniquement possible que de trouver l’adresse IP de ceux qui partagent les oeuvres et non de ceux qui les téléchargent depuis des serveurs distants, le projet de loi Hadopi ne vise de fait que le P2P dans son dispositif. Or aujourd’hui le piratage se produit au moins autant sur les serveurs de newsgroups et les sites de téléchargements et de stockage comme RapidShare, dont les utilisateurs sont mis à l’abri de toute procédure. De plus, les nouvelles générations de réseaux P2P sont conçues de façon à masquer l’adresse IP des utilisateurs qui partagent des fichiers, ou à ne pas pouvoir associer de façon certaine une adresse IP à un contenu partagé. Sachant qu’il est toujours politiquement beaucoup plus facile de créer une Autorité administrative que d’en démanteler une, est-il utile d’aggraver la charge publique par une énième Haute Autorité qui sera très rapidement incapable de travailler, ou de façon tellement anecdotique que son efficacité sera nulle ?

4. Elle interdit même le P2P légal.

Il n’existe et ne peut exister aucune base de données des oeuvres protégées par les droits d’auteurs. Donc le père de famille qui veut sécuriser son accès à Internet conformément aux obligations disposées par la loi Hadopi devra bloquer l’ensemble du P2P sur sa ligne, car aucun filtre ne pourra bloquer uniquement les téléchargements et uploads d’oeuvres protégées. De fait, c’est donc l’ensemble du P2P légal qui est mis au banc par le projet de loi. Il y a fort à parier qu’en plus, les FAI qui devront communiquer une liste d’outils de filtrages « efficaces » proposeront des outils qui bloquent automatiquement tous les logiciels d’échange comme eMule, BitTorrent et consorts.

5. Elle nécessite un fichage contraire à la jurisprudence de la CNIL

Pour mettre en oeuvre la riposte graduée, la Haute Autorité devra connaître l’historique des éventuels messages d’avertissement envoyés auparavant aux abonnés. Elle doit donc conserver les données d’infraction pendant une période longue. Si l’abonné est sanctionné par la suspension de son abonnement à Internet, son nom doit être inscrit pendant un an dans un registre communiqué aux fournisseurs d’accès à Internet, qui ont l’obligation de le consulter avant toute ouverture d’accès. Si le nom du client y figure, l’abonné ne peut pas s’inscrire. Or par le passé, la CNIL n’a autorisé ce type de fichage qu’à la condition expresse que le nom de la personne soit retiré dès lors que le dommage qu’il a causé est réparé (un remboursement d’impayé pour être retiré du fichage de la Banque de France, par exemple). Or ici, le fichage reste actif pendant un an, sans que l’abonné n’ait la possibilité de mettre fin au dommage qu’il a causé par sa négligence.
On notera aussi que la conservation des données qu’implique la mise en oeuvre de la riposte graduée est équivalente à celle imposée aux FAI pour les besoins de la lutte contre le terrorisme. De quoi se poser des questions sur la proportionnalité du mécanisme au but poursuivi.

6. Elle crée une justice à deux vitesses, selon que vous serez puissant ou misérable.

La Haute Autorité chargée de mettre en oeuvre la riposte graduée avertira et sanctionnera les internautes qui ont partagé illégalement des oeuvres protégées par le droit d’auteur. Mais quelles oeuvres ? Elle n’agira que sur la base de relevés effectués par les ayant droits eux-mêmes, c’est-à-dire par ceux qui ont la puissance financière pour effectuer un contrôle et un relevé des adresses IP sur Internet pour protéger leurs oeuvres. En clair, les majors du disque et du cinéma. Les petits labels ou les artistes indépendants seront de fait exclu du mécanisme de défense de leurs droits prévu par la loi Hadopi, quand bien même leurs oeuvres seraient piratées massivement.

7. Elle encourage la politique de l’autruche.

Il suffit de regarder le contenu des accords de l’Elysée pour voir que les industries culturelles estiment qu’elles n’ont pas à améliorer l’attractivité de leurs offres légales tant que la riposte graduée prévue par la loi Hadopi n’est pas effective. C’est-à-dire, au mieux, pas avant le premier trimestre 2009. Et encore, en fait, bien après, puisque l’accord prévoit un délai d’un an à compter de la mise en oeuvre effective de la riposte graduée. Au moins si la loi Hadopi était rejetée, les industries culturelles se décideraient peut-être enfin à se donner un grand coup de pied dans le derrière pour proposer aux consommateurs ce qu’ils attendent. C’est la base de tout commerce.

8. Elle a été jugée contraire aux droits de l’Homme par le Parlement Européen

Comment, alors qu’elle sera présidente de l’Union Européenne, la France peut-elle ignorer une sanction aussi lourde du Parlement européen ? Le 10 avril 2008, les eurodéputés ont voté une résolution qui « invite la Commission et les États membres à éviter de prendre des mesures qui entrent en contradiction avec les libertés civiques et les droits de l’homme et avec les principes de proportionnalité, d’efficacité et de dissuasion, telles que l’interruption de l’accès à l’Internet. »

9. Elle ne sera pas plus efficace que la loi DADVSI votée il y a trois ans.

Nulle part au monde les tentatives de dissuasion et de répression n’ont fait baisser le nombre de contenus piratés et surtout n’ont fait grimpé le nombre de CD et DVD vendus. Dix ans après l’arrivée de Napster, il est peut-être temps de changer enfin de stratégie.

10. Elle coûtera extrêmement cher à mettre en oeuvre pour l’Etat

Lors des Assises du numérique, le président de l’Autorité de Régulation des Mesures Techniques et probable futur président de l’Hadopi s’est dit prêt à mettre en place « un processus de traitement automatisé permettant l’envoi de 10 000 messages d’avertissements par jour« . 10.000 messages par jours, ce sont 3,65 millions de messages par an. Pour les envoyer, il faut connaître l’adresse IP de l’abonné, et demander l’adresse e-mail correspondante au FAI. L’arrêté du 22 août 2006 pris en application de l’article R. 213-1 du code de procédure pénale prévoit que l’identification d’un abonné ADSL et de son fournisseur d’accès internet donne lieu à une indemnité forfaitaire de 8,50 euro par IP. Soit un coût global de 31 millions d’euros par an, auquel doivent s’ajouter les frais postaux d’envois de lettres en recommandé exigées au minimum lors du deuxième avertissement, les frais de relevés des infractions, les frais de conservation des données, et les frais de fonctionnement administratifs de la Haute Autorité.
Pour que l’Hadopi ne creuse pas le déficit budgétaire de l’Etat, elle devra donc générer en retour au moins 31 millions d’euros de recettes fiscales chaque année par l’augmentation supposée des ventes sur les plateformes légales. Rapide calcul. Un MP3 vendu 0,99 euros sur Internet rapporte à l’Etat 16 centimes d’euros de TVA. Pour aller à l’équilibre, il faudrait que les Français achètent environ 194 millions de titres par an en plus de ceux qu’ils achètent déjà – ce qui suppose au passage qu’ils n’achètent pas sur iTunes, où la TVA bénéficie au Luxembourg. A titre de comparaison, les ventes de musique sur Internet en France au premier trimestre 2008 ont rapporté à l’industrie moins de 7 millions d’euros HT. On veut bien croire en faisant un effort à une augmentation des ventes consécutive à l’adoption de la loi Hadopi, mais à ce point ?

Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com

Ce qui ne me rassure pas… c’est qu’il y a des chances que des sujets pointus comme le nucléaire, la chimie, la santé et bien d’autres soient traités de la même manière.

C’était mon coup de gueule du mois…

Bon surf’

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